[inlinetweet prefix= » » tweeter= » » suffix= » »]Le trail hivernal du Sancy … un classique de début de saison[/inlinetweet] depuis 3 ans maintenant. Mais cette année, il n’aura pas volé sa qualification d’hivernal pour sûr !!!!
En effet, il fait -8°C sur le Mont Dore lorsque le départ est donné à 9h devant la patinoire. Positionnée tout au fond avec le duo de choc constitué de Nolwenn et Spike, je n’ai aucune pression liée à la course. Ca va devenir une habitude après le trail du loup blanc dans le même état d’esprit 😉 .
Après les recommandations d’usage plus celles liés aux conditions météos, c’est le moment de s’élancer dans la ville avec environ 2 km de descente sur bitume. Je garde un rythme très tranquille, je sais ce qui arrive juste après donc pas la peine de m’épuiser avant l’heure. Et en effet, c’est direct la montée qui nous attend d’abord sur goudron puis très vite on rejoint le chemin enneigé. Et là je me rend à l’évidence, y a beaucoup plus de neige que ce que j’imaginais … ça va être compliqué de courir la dedans.
Marche …
Pas d’autre choix que de marcher encore et toujours, les bâtons sont d’une grande aide, ainsi qu’avoir Nolwenn et Spike en point de mire devant pour donner la cadence et essayer de ne pas les perdre de vue trop longtemps. Je grimpe tant bien que mal car en avoir à chaque pas jusqu’ à mi mollet c’est pas facile. Je maudis d’abord ma petite taille qui fait que je m’enfonce bcp plus que les autres forcément. Vindiou que ça demande de l’énergie de se sortir de là. Au bout de cette montée, c’est la neige que je maudis. Au moins 1300 coureurs sont passés avant moi et ce n’est pas tassé du tout non, on s’enfonce dedans, on glisse, ça roule, on patine, bref c’est la galère.
Et alors que je pensais pouvoir relancer comme d’habitude au niveau de la forêt avant le Guery et bien non . Tout juste 10 m bien tassé pour relancer avant de s’enfoncer de nouveau dans cette fichue poudre blanche. Autant prendre son mal en patience de toute façon pas d’autre choix encore une fois. Je finis par arriver au 1er ravito où je rejoins Nolwenn tout autant dépitée que moi je crois bien. Un morceau de fromage, une tranche de quatre-quart et un carré de chocolat et je sais qu’il faut vite repartir avant que l’idée d’abandonner ne soit trop présente.
On repart donc tant bien que mal en marchant toujours … Que c’est épuisant et en même temps que c’est beau ce paysage blanc immaculé, cette neige qui recouvre les sapins… ça a un coté apaisant. Et pourtant je sens que je suis entrain de virer folle. Des voix me parlent dans la tête, cette plaine me sors par les yeux, j’ai le sentiment d’avoir des hallucinations. Je fatigue sérieusement. Je renonce à faire des photos car je sens que si je m’arrête j’aurais plus l’envie de repartir. J’ai trouvé mon rythme un pas devant l’autre doucement mais surement. Nolwenn m’attend de temps en temps, elle jure et Spike finit même par se coucher dans la neige. ON en a ras le bol soyons clair.
… ou crève
Encore une petite montée et c’est la descente qui se profile … ENFIN … Je lâche les chevaux autant que la neige le permet mais je me laisse glisser, je savoure, je prend enfin mon pied. Je kiffe vraiment. Une partie technique où je fais attention et hop direction le 2ème ravito par la route. J’ai jamais tant aimé le bitume qu’à ce moment là 😉 . Nolwenn m’attend au ravito, je fais une pause pipi derrière un camion (ah bonjour le monsieur qui fait cuire les frites dans son garage :p ) et on repart tranquille en courant. Oui on peut courir ici aussi. Nolwenn prend son rythme avec Spike, moi le mien, on se sépare.
La descente m’a fait du bien je sais que je vais venir à bout de ce 20 km. Le serre-fil me rattrape avec d’autres concurrents dans la montée, il nous encourage, nous motive à grimper dans une portion où la neige à laisser la place à un torrent d’eau !!!! La partie bitume est déneigée mais plus vraiment l’envie de courir et pas vraiment les jambes pour le faire. Pourtant presque en haut de ce faux plat montant, le serre-fil Guillaume nous pousse à trottiner jusqu’au chemin suivant. Et il a raison ça détend un peu mais c’est de courte durée.
On prendra un dernier chemin où je m’enfoncerais de nouveau jusqu’à mi mollet, je marche donc sur cette portion. Une descente en sous bois, où je vais de nouveau profiter pour relâcher et me faire plaisir, doubler quelques personnes qui se sentent moins à l’aise. Une dernière montée et j’amorce la dernière descente vers la patinoire, les encouragement font du bien. Je souris intérieurement, tain je suis au bout de ce calvaire blanc. Un peu plus de 5h20 à voir la vie en blanc en passant par une multitude d’états émotionnels. La première course où j’ai sérieusement pensé abandonner et finalement être fière de moi de ne pas avoir renoncer au ravito successifs. Enfin bref, j’ai fait une grande rando dans la poudre blanche !!!!
Chaque année le trail hivernal du Sancy, c’est un moment toppissime avec une organisation qui roule, des bénévoles qui nous chouchoutent, des ravitos copieux, un repas d’après course réconfortant.
Mais qu’on en me parle plus de neige avant l’hiver prochain 😉
Bonus : CR de Nolwenn
Tain quand je pense que j’étais à un poil du cul de m’arrêter! Heureusement toi! Bravo vraiment pour ta détermination et merci de m’avoir pousser dans le couloir des 20! Tu es mon héros!
Un poil de cul …MDR
Tu as été mon moteur devant avec Spike ça motivait de vous voir… merci d’avoir trainer le boulet :p