Oui vous ne rêvez pas, je me suis alignée sur une ligne de départ. Cela n’était pas arrivé depuis presque 10 mois, ma dernière course étant le trail hivernal du Sancy en janvier.
Et bien pour ce nouveau dossard, je suis restée sur les mêmes terres de l’Auvergne ou presque en allant courir à La Bourboule lors du trail de la Forestière de Charlannes.
J’ai opté pour la version courte de ce trail c’est à dire 15 km et 500 D+. Une distance et un dénivelé largement suffisants avec une reprise sérieuse des entraînements seulement en septembre avec un plan suivi à la lettre ou presque.
Bref, en ce dimanche matin, j’en menais pas bien large faut bien l’avouer et même dés le samedi soir je me demandais quelle idée m’avait poussé à m’inscrire. Autant vous dire que j’avais juste envie de renoncer.
Et puis non Mr Baskets m’a répété de prendre cette course comme un entraînement et de pas m’en faire une montagne… euhh ouais facile mais bon la montagne va bien falloir la gravir.
Grimpe …
Me voilà donc sur la ligne de départ à 10h15, après avoir assisté au départ de Mr Baskets sur le 25 km, avec environ 50 autres participants. Oui vous avez bien lu. C’est un petit trail à échelle très humaine, on se sent un peu comme avec sa petite famille. C’est sympa mais du coup je sais aussi que je vais très vite me retrouver seule.
Et en effet après la traversée du parc puis un léger faux plat, j’ai pris ma place, à savoir la queue du peloton, ma place habituelle. Peu importe je ne cherche qu’à finir ce trail et voir un peu où j’en suis. Et pour voir je vais voir. Le parcours se poursuit sur la montée romaine qui donc comme son nom l’indique monte, monte monte. J’ai tout simplement l’impression de ne pas voir le bout de cette grimpette au milieu des pierres. Je temps en temps, au détour d’un virage, j’aperçois tantôt un maillot orange des XTTR tantôt un maillot jaune fluo. Ca me rassure, je ne suis pas totalement seule.
De temps en temps, une petite portion plate permet de se remettre à courir et une belle descente me permet de lâcher tout pour profiter à fond. Mais voilà ça ne dure vraiment pas très longtemps. Non très vite il faut de nouveau marcher pour grimper. Encore heureux, le temps est idéal, un léger soleil pas de vent et surtout la pluie ne c’est pas invitée. Du coup, en grimpant, je peux profiter des jolis couleurs de l’automne qui donne au paysage de jolis reflets. Bref je profite de la forêt et des passages sur les plateaux.
A force de grimpouiller et de voir les km s’accumulés sur ma montre, je commence a espérer voir le ravito qui serait le signe qu’enfin je touche le bout. Car oui en fait, on nous a dit qu’une fois au ravito nous aurions fait le plus gros du dénivelé et qu’ensuite c’était une belle descente depuis le funiculaire.
Descend …
Et au bout d’un peu plus de 8 km le ravito tant espéré est là. Et finalement se sera la déception, pas de fromage à grignoter. des abricots secs, de l’orange, des barres de céréales mais point de fromage. Arggghhhhhh déçue je suis car j’en avais envie de ce morceau de cantal. Enfin du coup j’ai pas trop tardé d’autant plus que ça faisait un moment que je n’avais plus vu de maillot orange ou fluo devant.
Une légère grimpette et on rejoint les pistes de ski de fond de Charlannes, je déroule, c’est quasi plat, le sol est bien meuble, c’est agréable de se sentir comme rebondir. De nouveau une portion en forêt, seule au monde. De larges chemins, une descente, un plateau, a moins que se soit un plateau puis la forêt… enfin bref j’avance tant bien que mal en trottinant.
Et puis c’est sur une portion plate que cette fichue douleur à l’arrière de la cuisse a refait surface. Lancinante d’abord, puis plus virulente jusqu’à descendre dans le mollet au point d’avoir une sensation de contractures comme un début de crampe. J’ai choisi l’option de marcher un peu pour essayer de décontracter tout ça justement. Quand j’ai senti que ça allait mieux j’ai repris mon petit trop tout tranquille en espérant voir ce funiculaire le plus rapidement possible car alors cela annoncerait la descente jusqu’à l’arrivée.
Mais il faudra encore attendre un peu pour enfin rejoindre le haut du funiculaire et débuter cette belle descente. Une descente bien raide assez technique avec de pierres, des feuilles, des racines d’arbres. Bref tout pour se ramasser dans les règles de l’art. Mais non j’ai lâcher quand je le pouvais, j’ai ralenti quad je trouvais ça dangereux, mais j’ai toujours couru dans cette descente. Et j’ai kiffé ça.
Mais surtout tu kiffes quand tu commences à entendre la voix du speaker, que des gens sont là sur le parcours. Tu sais alors que tu n’es plus très loin. Et quand un spectateur te dis « allez 500 m et c’est l’arrivée » tu oses pas y croire . Et puis, tu reconnais le petit pont en bois, ça y est tu es revenu au parc. Sans avoir passé la ligne c’est déjà la délivrance. Et là entendre mon fils et ma nièce m’appelé, les voir me rejoindre pour courir quelques mètres avec moi, ça donne juste envie de se dépasser et d’aller au bout même si j’ai un comme une envie de vomir là tout de suite maintenant (je me suis retenu promis).
Passer la ligne, la dernière, encore une fois, mais passer la ligne tout simplement. Avoir réussi à aller au bout alors que bon j’ai repris les entraînements sérieux il y a 4 semaines seulement. Et faire mieux niveau temps que celui espéré dans un coin de ma tête. Et oui j’espérais finir en 2h30 et finalement il m’aura fallu un peu moins de 2h16 pour boucler ce 15 km avec un peu plus de 580 m de D+ (c’st bizarre comme il y a toujours plus de D+ à l’arrivée que lorsque tu t’inscris 😉 ).
En résumé, une chouette course que ce trail de la forestière de Charlannes que j’ai eu plaisir à refaire avec un nouveau parcours par rapport à ma précédente participation de 2014. Une organisation au top, une ambiance très familiale, un chouette coin à découvrir. Et je me suis gavée de bon pain et de cantal sur le ravito d’arrivée. Rien que pour ça j’y retournerais 🙂 .