berryvignetteoffre_MEDIA_3a0a35d2-5e73-4cdd-8c45-0860b6dab87eEt oui pour moi Bourges – Sancerre sera la « course » des 1ères fois. Le course est entre guillemets car en fait c’est  une randonnée pédestre de 56 km ralliant les deux villes à travers campagne et vignes. Pour ma part, ce sera en version rando-course que ça se passera.

Et se sera ma première fois dans la nuit, ma première sortie avec frontale, ma première absorption de gel, et surtout ma première si longue distance. Car en temps normal, je m’attaque en général à des distances plutôt comprises entre 10 et 15 km. Mais bon un défi c’est  un défi !!!

chacun ses affaires !!!
chacun ses affaires !!!

Après une sieste de 2 h samedi après midi, la  préparation des affaires, les doutes,  l’ingurgitation d’une assiette de pâtes et les dernières interrogations sur ce que j’allai porter vu les températures annoncées, il était temps  de partir pour rejoindre Bourges et le parvis de la cathédrale où était donné le départ pour les quelques 1 200 participants. Je chercherai La fille aux baskets roses mais ne la trouverai pas parmi la foule.

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Parvis de la cathédrale 30 min avant le départ

 A minuit, le feu passe au vert annonçant le départ. C’est alors que les premiers se lancent en courant, ça donne envie mais on a décidé de partir tranquille en marchant question de se chauffer un minimum. La traversée de Bourges se fait donc tranquillement le coeur léger, main dans la main avec mon homme (il avait peur de me perdre vu le monde  🙄 ). Après 30 min de marche on décide de courir, c’est aussi le moment où la nuit se fait bien sentir, on quitte la ville et ses lumières, il faut allumer la frontale. Les sensations sont étranges, j’ai beaucoup de mal à m’habituer à courir dans ce noir sans rien distinguer à plus de 2 m car en plus il y a un brouillard intense qui coupe le faisceau de la lumière. Mais les jambes sont là et avec le temps je prends mes marques et la frontale devient ma meilleure amie 😉 . Déjà une heure que nous sommes partis, nous reprenons la marche pour ménager nos montures !!! Arrivée au premier ravitto déjà 11km de faits, 1h30 de passée aussi .. Nous révisons nos objectifs de temps, à ce rythme il nous faudra plus que les 9 h envisagées.

Nous repartirons de Saint Michel de Volangis une dizaine de minutes après, et cette portion là sera essentiellement faite de boue. Pas de problème pour moi, je suis un peu barge 😉 donc j’aime ça patauger dans la gadoue. En fait, on va courir toute la partie chemin et marcher la partie bitume !! pas très malin mais bon on essayait de respecter nos créneaux horaires. Et voilà 10 km de plus de bouclés, soit 21 km au total. Arrivée au second ravitaillement à 3h , la chaleur de la salle des fête des Aix d’Angillon sera la bienvenue, enfin j’usqu’au moment de repartir …

le jour se lève avec le brouillard
le jour se lève avec le brouillard

Car dehors il doit faire -2 °C et dedans sûrement pas loin de 25, alors la différence est saisissante. La fatigue se fait sentir, le froid me saisi, mon transit se manifeste et mes jambes me lâchent. Repartie pour 11km, je suis incapable de courir, une vieille douleur derrière la fesse droite choisira se moment pour revenir me rendre visite. Le corps va mal et le moral suit le même chemin toujours boueux. Toujours au bras de mon homme je mets un pied devant l’autre mais la force n’y est plus et je commence à penser négatif, à m’eloigner des conseils de mon amie Cathy (ultra traileuse habituée aux longues distances). Je pense à ce qui reste à faire encore plutôt qu’à se que j’ai déjà fait …. ces 10km sont interminables…un enfer… Et enfin le soulagement le ravitto est là à portée de vue, je l’ai tant espérer celui là …32 km en 5h, un peu plus de la moitié, la fierté revient un petit peu… allez tu peux encore le faire ….

Nous quitterons Humbligny une dizaine de minutes plus tard (sans avoir régler mon pb de transit !!!), on ne veut pas trop traîner pour ne pas se démotiver et avoir le courage de repartir. Surtout que ce tronçon est court 8 km seulement une distance qui ne me fait pas peur. Pour la première fois, je visse mes écouteurs dans mes oreilles, la musique me permet d’oublier ce qui se passe autour, je ne réfléchis plus, j’avance et l’envie de courir revient, la pêche aussi, la boue refait son apparition et le sourire aussi … Ca y est le plaisir est là, je me sens bien comme jamais depuis le début du périple. L’arrivée à Neuilly en Sancerre se fera sereinement (en prime je réglerais mon pb de transit 😉  est ce l’effet du gel avalé un peu avant !!!), j’ai en tête les conseils de Cathy et j’appréhende maintenant chaque objectif séparément et surtout on a déjà fait 40km.

la dernière côte
la dernière côte

Il est un peu plus de 7h qd on se remet en course, oui oui c’est du bitume et c’est encore plat donc hop on court tant qu’on peut, que l’envie est là et que les jambes nous portent. Le jour se lève doucement et tant mieux car ma frontale commence à montrer de sérieux  signes de faiblesse. Nous marcherons quelques km plus loin, la boue a eu raison de nous et la première vrai côte aussi. On nous double , pour se rassurer on se dira que ce sont les participants du 30km qui ont donc bien plus de force que nous car forcement moins de bornes dans les pattes !!! et enfin on arrive en haut de ce vallon mais brrrrrr, il fait un froid glacial, un vent terrible, la route est gelée, ça glisse. La fatigue refait son apparition dans les moments difficiles mais on tiens bon, en même temps plus vraiment le choix. Et hop après une descente se sera une nouvelle côte pas si raide mais avec déjà plus de 45 km dans les jambes tout devient plus difficile. Le paysage est bouchée par un brouillard persistant, les vignes semblent comme mortes. Et de nouveau le froid et le vent, j’aurais beau me serrer contre mon homme rien n’y fera, j’arriverai à Bué frigorifiée avec les muscles endoloris et une douleur sur le tibia gauche et sans aucun doute une ampoule ( je ne vérifierais pas de peur de ne pas pouvoir remettre les chaussures). J’ai vaincu 50km …..

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Arrivée sur Sancerre

Il est déjà plus de 9h, assise sur ma chaise au ravitto, je commence à trembler, je sais qu’il faut repartir maintenant sinon je ne pourrai pas aller plus loin. Il ne reste que 6 km je suis bien trop proche pour laisser tomber maintenant, mon orgueil sera le plus fort 😉 Pas de difficulté technique sur cette portion, une descente puis un long chemin plat qui nous mènera jusqu’à Sancerre. Et à chaque pas ce petit refrain dans ma tête « tu vas y arriver« .

Et en effet vers 10h10 en ce dimanche 17 février 2013, j’ai réussi à parcourir la plus longue distance que j’ai jamais faite soit 56 km en mode rando-course certes mais bon je l’ai fait 🙂 . Mes muscles vont s’en souvenir un peu et moi je garde au fond de moi une grande fierté d’avoir réussi à aller au delà de mes limites mentales et physiques. Et là mon petit slogan n’a jamais été aussi vrai ….

Vos limites ne sont pas celles que vous croyez

A l'arrivée ... enfin 1h après
A l’arrivée … enfin 1h après

 

profil bourges sancerre
Profil Bourges Sancerre 56 km 860mD+

 

19 Comments on Bourges – Sancerre …. la « course » des 1ères fois ….

  1. bravo pour cette gestion de course. je suis ravie que mes conseils aient pu t’aider un peu…

    tu peux être fière d avoir réussi un tel défi!!! tu ressors plus forte d’une telle expérience, tu te connais mieux et tu sais maintenant que ton mental est plus fort que ton physique. Tu aurais pu abandonner en ressentant la douleur en étant fatiguée mais tu as continué ce qui t’a permis de voir qu’après un passage à vide, on peut toujours renaître de ses cendres….

    finalement cette course est un peu comme la vie de tous les jours, parfois on croit qu’on ne peut plus lutter mais finalement on peut toujours…Ton slogan est très bien trouvé « vos limites ne sont pas celles que vous croyez »

    bravo petite championne, je suis très fière de toi et bravo à ton mari ausii

    bisous

  2. Wow ! Respect !!! J’aime… Le mental plus fort que le physique… La renaissance après les moments où l’on croit n’avoir déjà plus de force… Et bizarrement, j’aime le côté « dès qu’il y a de la gadou, je m’éclate » !!! 😀

  3. Quel beau défi ! Bravo à toi et ton mari.
    56 kms ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir le faire, qui plus est de nuit, avec le froid & le brouillard…
    Ton récit est bien vivant, c’est super!
    Je me permets de te donner un conseil pour les gels : boire plusieurs gorgées d’eau avant la prise d’un 1/2 gel (cela suffit amplement – à renouveler 3/4 d’heure après) et reboire encore par-dessus.

    Au plaisir de te lire.
    Bonne récup
    Will

    • Merci Will 😉
      et pour les gels j’ai bien bu avant et après mais pas ressenti d’effet boost 😉 en général je me contente de mes abricots secs et pâtes de fruits ou d’amande et ça me va bien en même temps je cours rarement plus d’1h30 donc les gels ne doivent vraiment pas être une nécessité pour moi !!!!!
      et ça y est bine récupéré, je vais chausser mes baskets ce week end pour un petit run de reprise 🙂
      bon week end à toi biz

  4. Je suis repassé ici par hasard, je vois que tu as posté un article, je m’étais pourtant inscrit à ta newsletter mais je n’ai rien reçu 🙁 Ce n’est pas grave, je me suis à nouveau inscrit…

    Donc, tout d’abord, bravo pour cette rando-course, avec le temps, la boue et la distance tu as dû sacrement donné. Peu importe le temps, tu as terminé ton objectif et ça c’est une belle chose.

    Comment vont tes jambes ? Repos, repos et repos !!!!

    • je viens de regarder pour l’inscription à newletter, tu n’avis pas confirmé 😉 j’ai validé mais du coup tu vas recevoir en double (là pour le coup tu ne rateras rien lol) dis moi si tu veux que je supprime une adresse .
      et oui là vu la distance, il s’agissait avant tout de finir je suis donc bien contente 🙂 surtout que depuis jeudi plus aucune douleur dans les jambes donc une bonne récupération qui me satisfait. bref prête à chausser mes baskets ce week end si la neige n’est pas de la partie encore que …..

  5. Coucou,
    Un reportage est passé sur sur TF1, en voyant toutes ces personnes courant avec lampes frontales, traversant les vignes, les cours d’eau, j’ai tout de suite pensé : »c’est la course dont m’a parlé Stéphanie » il faudra… mais je n’étais pas venu sur ton blog, maintenant j’en suis sure tu y étais mais je ne t’ai pas vue…sniff.
    Je vis voir si je retrouve le reportage.
    bises

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